Les temples d'Angkor Vat retrouvent les touristes
L'industrie touristique de Siem Reap, la cité des temples d'Angkor, dans l'ouest du Cambodge, a repris des couleurs et table même sur une fin d'année prometteuse, après avoir été durement secouée par la pneumopathie atypique.
Principale destination touristique du Cambodge, avec plus de 300.000 visiteurs l'an dernier sur le circuit des temples, joyau culturel du royaume, Siem Reap avait été désertée en avril, mai et juin alors que l'Asie du Sud-Est était touchée par le SRAS (Syndrome respiratoire aigu sévère).
Et même si aucun cas n'avait été répertorié au Cambodge, la peur du SRAS avait fait chuter les arrivées de 70% au printemps.
"Les heures sombres sont derrière nous. A 1.400 visiteurs près, nous avons retrouvé le mois passé notre niveau d'août 2002, et la tendance en septembre est nettement à la hausse", déclare à l'AFP Tep Henn, directeur général adjoint de l'Autorité Apsara, qui gère le vaste site d'Angkor comprenant une centaine de temples érigés entre le 9e et 14e siècle.
"Il est probable que nous aurons rattrapé d'ici la fin de l'année la baisse de fréquentation due au SRAS, avec un nombre de visiteurs similaire à celui de 2002", ajoute Tep Henn.
A l'aéroport de la ville, où la moitié des vols avaient été annulés en avril, "le trafic est revenu à la normale dès le mois d'août", note Etienne Jambeau, directeur d'exploitation de la structure, et "les projections sont excellentes à partir d'octobre".
L'optimisme est également de mise dans la grande hôtellerie, qui représente les deux tiers des 4.528 chambres de la ville, et qui avait été particulièrement touchée par l'avalanche d'annulations de voyages organisés.
"Les grands hôtels affichent des taux de réservation supérieurs à 85% pour la fin de l'année", se félicite Oum Sang Onn, directeur de l'Association des hôtels et auberges de Siem Reap Angkor (SRAHGA).
L'un des établissements de luxe, le Sofitel Royal Angkor, qui avait enregistré 70% d'annulations en avril, annonce des taux de réservation "approchant les 100%" pour la fin de l'année.
Moins durement affectées par l'épisode du SRAS, les "guesthouses", ou auberges (1.379 chambres), destinées à une clientèle plus modeste, sont revenues à l'équilibre "dès juillet", assure Dominique Raymackers, l'un des représentants de ce segment hôtelier au sein de la SRAHGA.
L'embellie touche aussi les hôtels de charme. "La situation est à nouveau très correcte", pour Frédéric Amat, patron du Pavillon Indochine. "On peut même dire que globalement, grâce à notre petite taille et au bouche-à-oreille, nous avons plutôt bien passé l'épreuve."
Le coup de froid du SRAS n'a pas freiné plusieurs ambitieux projets hôteliers : une demi-douzaine de grands complexes, représentant un millier de chambres au total, doit ouvrir à Siem Reap d'ici la fin de l'année. Siem Reap qui ne comptait qu'une poignée d'établissements au début des années 90 et a "explosé" avec le retour à la paix dans le pays.
Ces nouveaux projets inquiètent la plupart des professionnels en place, alors que l'épisode du SRAS vient de mettre en lumière la vulnérabilité du secteur.
Les autorités étudient la possibilité d'élargir de quatre mètres la piste de l'aéroport de Phnom Penh afin de permettre l'atterrissage d'avions long-courriers, a indiqué à l'AFP le secrétaire d'Etat au Tourisme Thong Khon.
Seuls la Chine, Hongkong, le Laos, la Malaisie, Singapour, la Thaïlande et le Vietnam ont des liaisons aériennes directes avec le Cambodge.
Le Cambodge a accueilli 786.524 visiteurs l'an passé.